samedi 3 décembre 2016

Survivre à un bébé atteint de RGO


Il y a trois ans, je devenais maman d'A. notre bébé numéro 1. Remettons-nous dans le contexte, j'avais 27 ans, le mari 34. Nous étions en couple depuis 5 ans. J'étais fraichement diplômée d'état. Tout était rose sur le papier. La grossesse s'est bien passé, l'accouchement génial aussi. 
Deuxième nuit de vie, A. pleure non stop de minuit à 6h, je tâtonne : pas assez mangé? Froid? Besoin d'être rassuré? 
A. est un bébé tendu, hyper éveillé, mais nerveux, toujours en mouvement. Il est très difficile à apaiser. Les premières semaines passent et les nuits/journées se ressemblent : énormément de pleurs inconsolables. Boire son biberon est difficile, il s'endort dessus, 1h-1h30 après avoir bu, il se réveille en hurlant. On lui redonne à boire au début pensant qu'il n'était pas rassasié mais c'est un cercle vicieux. On adopte la couverture miracle vers ses 1 mois et demi de vie, il a pu pour la première fois dormir 7h d'affilé sans hurlement. Cela nous a permis de souffler. Un peu. Le problème n'était pas réglé. Notre famille et amis constatent qu'on est au bout du rouleau. On nous dit qu'il a des coliques, que c'est normal un bébé ça pleure blablabla... Il recrache un peu mais pas tant que ça. 
A deux mois pour la visite et les vaccins, je tape un peu du poing sur la table du médecin traitant. Je suis épuisée, j'en peux plus. J'en peux plus de ce bébé qui pleure sans cesse, j'en peux plus de le voir en souffrance et surtout j'en peux plus de m'occuper de lui. Je reprends même le travail, grâce à une opportunité, plus tôt que la fin de mon congé mat'. 
Il passe une fibroscopie à deux mois et demi. Là, c'est la délivrance, on pose un diagnostique : A. a un reflux gastro-oephosagien interne sévère avec une oesophagite de grade 3 (sur 4), ulcérations de l'oesophage et du pharynx. Déjà un stade avancé du RGO. De plus, comme il recrache peu il ravale le lait déjà très acide et cela le brûle une nouvelle fois en redescendant. 
Il a eu un traitement anti acide (inhibiteur de la pompe à proton), son matelas surélevé et nous avons commencé la diversification à 5 mois pour solidifier son alimentation. J'ai rapidement supprimé le biberon du midi et de 16h, remplacé par un yaourt. 
Alléluia A. est devenu un petit garçon souriant, plus zen, mais toujours nerveux et en mouvement. Il a gardé le traitement jusqu'à ses 1 an. Aujourd'hui, il se plaint de temps en temps d'avoir mal au ventre, peut être qu'il souffre toujours de remontées, pas facile de savoir. 
Notre couple a tenu bon à tout cela mais fatigue, pleurs et culpabilité maternelle sont de véritables obstacles à la bonne entente du couple. Nous sommes solides. Nous sommes un couple très complémentaire mais pas fusionnel. Du coup, on a vécu cela chacun différemment mais ensemble, unis. 
Vous qui passez par là si votre bébé se réveille en hurlant 1h à 2h après avoir bu, ne finit pas bien ses biberons, rejète sa tête en arrière et vous n'arrivez pas à le calmer, il a peut-être un RGO. Je suis pas médecin mais il y a des signes qui ne trompent pas. 
C'est pas rigolo mais cela se soigne très bien. 

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